Au départ, il y eut un fait divers, dont l'écho n'a franchi l'Atlantique que très assourdi, mais qui, aux Etats-Unis, provoqua une énorme déflagration médiatique : au lendemain de Noël, en 1996, on retrouva, au domicile de ses parents, dans le sous-sol de la maison familiale du Colorado, le corps sans vie, supplicié, de la petite JonBenet Ramsey. L'enfant avait 6 ans, quelques mois plus tôt elle avait reçu le titre de Little Miss Colorado. La petite Bliss, fillette imaginaire dont le supplice est au coeur de Petite Soeur, mon amour, doit à JonBenet ses cheveux blonds, sa silhouette gracieuse et vulnérable, son statut ambigu de petite reine de beauté, son destin martyr. S'emparant du sinistre fait divers, Joyce Carol Oates ne s'emploie pas à le reconstituer, façon Truman Capote et De sang-froid, mais en bâtit un roman plus que noir, saisissant d'inconfort, usant jusqu'au vertige de cette éminente pénétration psychologique qui est sa force, son talent singulier.
C'est le frère aîné de Bliss, Skyler, un garçon de 19 ans aux pensées douloureuses et confuses, qui retrace par écrit l'histoire, dix ans après le meurtre irrésolu de sa soeur, mini-Miss sur patins à glace, ancienne petite reine du New Jersey. Le caractère erratique, gauche, opaque parfois, du récit de Skyler participe de la mise en place du climat plus que délétère dans lequel baigne cet infect tableau de famille : adultes médiocres et manipulateurs, enfants dépouillés de toute personnalité, drogués, manipulés, immolés sur l'autel de la vanité de leurs parents. Le constat est glaçant, nauséeux, brutal, poignant.
En savoir plus sur http://www.telerama.fr/livres/petite-soeur-mon-amour,61458.php#YfUV7zgI8iikEZHz.99
Description:
Roman Télérama
Au départ, il y eut un fait divers, dont l'écho n'a franchi l'Atlantique que très assourdi, mais qui, aux Etats-Unis, provoqua une énorme déflagration médiatique : au lendemain de Noël, en 1996, on retrouva, au domicile de ses parents, dans le sous-sol de la maison familiale du Colorado, le corps sans vie, supplicié, de la petite JonBenet Ramsey. L'enfant avait 6 ans, quelques mois plus tôt elle avait reçu le titre de Little Miss Colorado. La petite Bliss, fillette imaginaire dont le supplice est au coeur de Petite Soeur, mon amour, doit à JonBenet ses cheveux blonds, sa silhouette gracieuse et vulnérable, son statut ambigu de petite reine de beauté, son destin martyr. S'emparant du sinistre fait divers, Joyce Carol Oates ne s'emploie pas à le reconstituer, façon Truman Capote et De sang-froid, mais en bâtit un roman plus que noir, saisissant d'inconfort, usant jusqu'au vertige de cette éminente pénétration psychologique qui est sa force, son talent singulier.
C'est le frère aîné de Bliss, Skyler, un garçon de 19 ans aux pensées douloureuses et confuses, qui retrace par écrit l'histoire, dix ans après le meurtre irrésolu de sa soeur, mini-Miss sur patins à glace, ancienne petite reine du New Jersey. Le caractère erratique, gauche, opaque parfois, du récit de Skyler participe de la mise en place du climat plus que délétère dans lequel baigne cet infect tableau de famille : adultes médiocres et manipulateurs, enfants dépouillés de toute personnalité, drogués, manipulés, immolés sur l'autel de la vanité de leurs parents. Le constat est glaçant, nauséeux, brutal, poignant.
En savoir plus sur http://www.telerama.fr/livres/petite-soeur-mon-amour,61458.php#YfUV7zgI8iikEZHz.99