Le deuxième roman de Laurent Mauvignier, Apprendre à finir, Prix Inter 2001, autopsie la fin d’un couple vécue du côté féminin : cruel, obsessionnel, violent. Toujours juste.
Apprendre à finir est rythmé par la
confession d’une femme dont le mari vient d’être victime d’un grave
accident. Il est immobilisé. A ce drame familial, s’ajoutent la
présence et le poids de sa maîtresse. Il reste à la narratrice à
ressouder les liens de son couple et à penser à leurs deux enfants.
C’est le moment de remettre les pendules à l’heure. «Je me disais :
nous allons réapprendre. Nous allons refaire les gestes de ceux qui
apprennent, de ceux qui commencent. Nous allons faire ça, nous, à
rebours, retourner vers le début. »
Le courage et l’abattement iront de pair durant ce
voyage intérieur. A chaque coin de page, au fil de la convalescence,
l’héroïne module mots de colère et mots de rage qui craquent de
partout. On sent une gorge parfois prête à exploser. Et pourtant elle
se contient, canalise sa douleur. Elle parvient à réunir d’un seul élan
la pensée intérieure, le frémissement, le murmure, l’angoisse, le cri,
autant de voix qui minutent ce roman-procès. Aucun grumeau, nulle
scorie, mais de ligne à ligne une voix épurée, nette, ferme. Derrière
chaque phrase, chaque coulée de mots, Laurent Mauvignier a su caler sur
un rythme parfait les inflexions d’une voix étrange et solitaire tout à
la fois brisée et conquérante
Description:
Le courage et l’abattement iront de pair durant ce voyage intérieur. A chaque coin de page, au fil de la convalescence, l’héroïne module mots de colère et mots de rage qui craquent de partout. On sent une gorge parfois prête à exploser. Et pourtant elle se contient, canalise sa douleur. Elle parvient à réunir d’un seul élan la pensée intérieure, le frémissement, le murmure, l’angoisse, le cri, autant de voix qui minutent ce roman-procès. Aucun grumeau, nulle scorie, mais de ligne à ligne une voix épurée, nette, ferme. Derrière chaque phrase, chaque coulée de mots, Laurent Mauvignier a su caler sur un rythme parfait les inflexions d’une voix étrange et solitaire tout à la fois brisée et conquérante